Brouillon, crade et saturé
Fin de l'interview. Ce qui suit relève du miracle. 22 heures: le quatuor investit la minuscule scène, devant une audience de 150 personnes, imprégnée d'alcool. Le son est trop fort, les Libertines n'ont pas la moindre place pour bouger. Alors, ils se percutent, alternent cris et chuchotements. Transpirent comme des dieux déchus. Tabassent leurs instruments. Chantent jusqu'à la folie. C'est impressionant. C'est brouillon, crade, saturé, épileptique. C'est ça. Devant les groupies mouillent, sans aucun doute. Elles dévorent Pete et Carl des yeux. Elles pourraient aussi bien sucer Robbie Williams. Peu importe. Les Libertines mériteront de s'oublier sexuellement après une telle prestation. Ils auront le choix. Ils l'ont toujours eu: "On a pas besoin de la musique pour être connus et se taper des filles. Avant que le groupe existe, c'était déjà notre vie quotidienne."
Vous avez dit héros?
Jerome REIJASSE
Cd "Up The Bracket"
Rock & Folk n°424, décembre 2002